Après le témoignage de Carine Vrancken la semaine dernière (à retrouver plus bas), voici celui d’Astrid pour les Compagnons du Samson (à Gesves) récemment publié sur facebook :
On ne va pas vous mentir, la saison est difficile pour vos maraîchers et pour la plupart des maraîchers belges… Chez nous aussi, c’est la cata pour planter au jardin. Les terres sont encore fort lourdes, les limaces sont extrêmement voraces, certaines parcelles sont tellement saturées en eau que les légumes sont asphyxiés et meurent sur pied. Les courges sont dévorées, sur les 5 ares de choux plantés, la moitié à été mangée, les laitues plantées la veille n’existent plus le lendemain. Même les poireaux et les tomates sont attaqués.
Il nous faut un moral solide et une équipe motivée pour pouvoir continuer à planter et à nous dire que ça ira mieux dans quelques semaines. S’il fait beau et sec dans 15 jours, nous pourrons semer les carottes, planter les dernières courges et les courgettes, repiquer des choux, des laitues etc.
Heureusement, quelques cultures ont résisté et résistent encore. Nous avons sorti nos premiers choux fleurs et nos magnifiques fenouils. Courage et force à toutes et tous nos collègues maraîcher.ère.s
Aller, reviens Soleil !!!
Voici donc quelques infos malheureusement fort similaires venant de Carine Vrancken à Ossogne le 27 mai dernier :
Un petit coup de fil à Carine, entre son tour dans les cultures et l’accueil d’un client dans son magasin d’Ossogne. C’est rapide à résumer : la pluie trop abondante de ce printemps influence bien mal toute la production. Une terre trop humide pour pouvoir planter (ex: patates douces et plants de courgettes), tout prend du retard, les fraises murissent lentement et sont abimées par les précipitations, les limaces se ruent sur les asperges… Bref, c’est un peu la « cata ». Pire que les années précédentes. Heureusement, les choux fleurs ont bien grandi sous serres. Celles-ci doivent être vidées pour laisser la place aux plants de tomates. Les maraichers ont bien besoin de vous, de votre fidélité et de vos achats solidaires !
Et pour terminer sur une note joyeuse : bloquez les 29 et 30 juin pour les portes ouvertes à Ossogne, l’occasion de rencontrer votre productrice et sa famille, mieux comprendre l’origine de vos aliments et passer du bon temps !
Voici enfin un dernier témoignage qui nous vient du namurois (Les 3 Maraichers à Vévy Wéron) et qui a énormément tourné sur facebook récemment :
UN « PETIT » MOT
Hello tout le monde!
On espère que vous allez bien. Mieux que le « temps, » comme on dit.
D’ailleurs, parlons du temps, ou plutôt de la météo. Vous n’êtes pas aveugles et le voyez comme nous : nous vivons d’importantes pluies qui arrosent les sols (les inondent, soyons francs) et font déchanter le moral.
Nous sommes toujours très positifs et le resterons toujours! Amoureux.s.e.s de ce qu’on fait, de ce que le projet nous apporte, apporte aux autres, à vos assiettes, à nos coeurs, à la planète… baisser les bras n’est pas quelque chose qui risque de nous arriver facilement. On est « piqués » par la terre, la Terre et par tout ce monde vivant si enivrant. Et ça, c’est promis.
Néanmoins, cette saison s’avère extrêmement compliquée. Depuis le début de l’histoire des 3 Maraichers, c’est du jamais vu.
Des plants qui pourrissent en pépinière, une stagnation de la croissance des cultures déjà en place, des cultures à qui on dit au revoir … Sonnette d’alarme pour nous.
Nous nous demandons à l’heure actuelle si nous allons avoir des tomates ou non. Mildiou, pas mildiou? Croissance pas croissance? Poivrons pas poivrons? Etc.
Les énergies humaines s’amenuisent par la déception. Nous travaillons d’arrache-pied depuis des mois pour avoir de beaux et bons légumes. C’est un travail de longue haleine. Outre le maraicher dans son champ qui se donne corps et âme, il y a toute la préparation en amont. Plan de culture, commandes, « Ah et non, je ne peux pas mettre ça là, il y a eu ça là avant, risque de maladie ou d’appauvrissement du sol. Oh mais en fait si je mets ça là, ça fera de l’ombre à cette culture, non, je change, oh mais, oh mais, …» Et on en passe. On réfléchit à tout, sans cesse, pour que cela soit le plus respectueux du vivant et que tout fonctionne.
Cette année, les limaces, l’humidité, le manque de luminosité, … nuisent très fort à nos cultures. Mais… qui aide les maraichers? Personne.
Derrière les légumes que vous venez acheter le jeudi ou le samedi, il y a toute une vie. Nous sommes des humains, des humains qui prennent énormément de plaisir, des humains passionnés, des humains qui rient, qui chantent, qui dansent parfois en récoltant, qui pleurent aussi à force de se raconter nos vies, nos joies, nos peines, tout, des humains qui… qui… Et on est là! Et on va tenter de faire le maximum pour que cela perdure, nous n’avons que nos doigts à croiser pour que le soleil pointe le bout de son nez.
Par cet écrit, nous vous demandons, plus que jamais, de faire les bons choix. Ou du moins les plus justes. On est heureux de vous voir sur les marchés, heureux de partager avec vous des moments de vie, des moments de qualité. Et nous le serons d’autant plus quand il fera plus sec!
Bref, on vous raconte toujours nos aventures, en voici une parmi tant d’autres. Que vous soyez dans le Namurois ou ailleurs, pensez à vos «petits » producteurs. Et à tout ceux qui bossent avec le coeur!
ET, les légumes NE POUSSENT PAS EN MAGASIN.
SOUTENEZ LES PETITS PRODUCTEURS LOCAUX!!!!!! ET MERCI D’ETRE VOUS!!!
Une team trempée,
Kiss