« Des Bénévoles Impliqués » Françoise Plouvier

Françoise Plouvier c’est la joie de vivre

« Qui ne connaît à Ohey » Françoise Plouvier ? Son sourire, sa disponibilité, son
entregent enclenchent derechef l’envie de la rejoindre dans ses initiatives. Et paraît-il qu’elle est géniale avec les enfants !


Comment Cocoricoop est intervenu dans ta vie ?
Je fais partie de pionniers qui ont commencé dans le quartier, en 2012, un petit groupement d’achats de produits locaux. Son nom, le Collectif Oheytois de Consommateurs Avertis et solidaires (COCAS ) proposait pain, fromage de chèvre, légumes, épicerie, huile d’olive et agrumes, en circuit local, court et si possible bio.
Les produits étaient apportés par quelques bénévoles et distribués dans la salle associative Les rendez-vous du Coing, que tout le monde connait ici. Les accueils de dépôt réception se passaient à la bonne franquette. Ce type d’initiatives existant aussi dans d’autres communes, cela a occasionné des rencontres pour finalement lancer le projet Cocoricoop.


En quoi a consisté ta vie professionnelle ?
J’ai travaillé 41 ans non-stop, – en dehors de trois congés de maternité, dans l’enseignement. Institutrice, j’ai travaillé dans l’enseignement spécialisé et puis surtout en classe maternelle et en même temps, depuis de longues années j’ai été directrice d’une petite école de village à Nodebais. C’était une école ouverte sur la vie et attentive à l’environnement. Il y avait un esprit de recherche, de solidarité et de
créativité dans une ambiance de proximité et d’éducation à la paix ! Une petite touche de folie aussi, qui donnait tout son cachet à cette école !


Pas évident de faire de longs trajets avec trois enfants à la maison ?
Mon mari Philippe est musicien, luthier et peintre. Il a pu consacrer beaucoup de temps à nos enfants qui ont aujourd’hui 35, 33 et 30 ans ! Ce qui m’a permis de vivre ma profession à temps plein. Il travaille aussi le bois et a construit beaucoup de meubles et objets de décoration dans la maison.


Musicienne aussi ?
Je joue de la flute traversière. Notamment dans des groupes d’amateur avec Philippe. Et j’ai toujours chanté énormément avec les enfants de l’école, en les accompagnant à la guitare.


L’arrivée de la retraite a-t-elle opéré de grands changements dans ta vie ?
C’était il y a trois ans déjà ! Et je continue une fois par semaine à faire du bénévolat dans les classes à Nodebais. J’ai aussi commencé des animations dans la région, notamment pour Cocoricool. Et je suis responsable du point relais de Ohey depuis sa création, il y a six ans. Nous sommes une quinzaine de personnes qui s’organisent en deux équipes de deux pour tenir la permanence le vendredi, jour où les clients viennent chercher la commande qu’ils ont passée en ligne.


Il se dit que le bio se porte moins bien pour le moment. Cela t’inquiète-t-il ?
Il y a eu un gros boum de commandes pendant le covid et c’était très
enthousiasmant de sentir cet élan des gens pour une alimentation différente. Mais
maintenant nous sommes déçus de voir que le mouvement s’est fortement affaissé.
On est retourné à la case départ.


Quel argument donnes-tu pour attirer les clients et les clientes ?
Je pense que Cocoricoop offre un service très facile car il livre tous les produits locaux et de qualité en une seule fois au même endroit. Un frein reste le prix. Les prix pratiqués dans les grandes surfaces ne reflètent pas la réalité pour avoir des denrées de qualité et dans le respect d’une juste rétribution aux producteurs. Du coup ceux de Cocoricoop paraissent élevés. Je me rappelle les propos d’une petite
fille, lors d’une animation dans une école primaire où les enfants avaient été très participatifs : « Une pomme c’est une pomme, autant acheter la moins chère, comme dirait ma maman ». Observation pertinente, bien que, en général, les enfants qui ont entre 10 et 14 ans sont sensibles aux arguments d’une alimentation plus durable et intéressés à goûter ce qu’on leur propose : soupe, légumes anciens… J’ai entendu plusieurs fois l’un ou l’autre dire qu’ils allaient forcer leurs parents à acheter chez
Cocoricoop. Mon regret c’est qu’il faudrait plus d’une animation par an pour faire passer durablement le message de la nourriture goûteuse et bonne pour les gens et pour la planète.


Qui subsidie ces animations ?
Elles sont gratuites pour les écoles grâce à un appel à projet annuel que Cocoricool
a rentré auprès de l’APAQ-W et qui permet l’achat des produits que l’on propose aux
enfants. Cocoricool envoie une proposition aux directions d’école qui acceptent ou
pas. Elles ne paient rien et l’animation est menée par des bénévoles.


Des personnes se présentent-elles couramment pour te donner un coup de main ?
C’est de plus en plus difficile. On a un chouette groupe de base à Ohey, mais il faut chaque semaine que puissent se rendre disponibles quatre bénévoles pendant deux heures. C’est un bénévolat agréable, la relation avec les consommateurs et consommatrices est cordiale et détendue. C’est un plaisir de se rencontrer et grâce à Cocoricoop, entre autres, mon réseau de proximité s’est bien étendu à Ohey alors
qu’il était auparavant surtout situé autour de ma vie professionnelle à Nodebais.


En matière de loisirs, quelles sont les activités que tu préfères ?
Je jardine, j’adore ça. Plus que le sport auquel je m’astreins 2 ou 3 heures chaque semaine pour ma santé. Sinon la musique, la lecture, la marche, les rencontres au village. Et puis j’apprends l’espagnol car j’ai une belle-fille péruvienne. La retraite m’a permis d’accéder à un autre rythme de vie, moins trépidant, mais j’aime que ma vie soit toujours remplie de rencontres, d’engagement et de nouvelles découvertes… J’ai encore plein d’envies et de projets dans la tête !

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