Du « bio » et du « non-bio » dans la coopérative… Pourquoi ?

Champ au jardin du grand duc
Depuis le lancement récent de Cocoricoop en novembre dernier, beaucoup se demandent pourquoi la coopérative a fait le choix de proposer des aliments bio et non-bio à la vente… Certains craignent que l’amalgame « local=bio » ne déforce le combat pour l’agriculture biologique. Le groupe noyau ayant développé ce projet pendant plus d’un an s’est rapidement posé la question et bien que toutes les personnes actives soient  convaincues par le bio et soient elles-mêmes consommatrices régulières du bio, le choix a été porté de s’ouvrir. Il est important de rappeler l’origine et l’identité première du projet développé par des représentants de plusieurs GAC (groupements d’achat) de la région (Ohey, Havelange, Hamois + l’équipe du petit marché de la gare de Ciney). Le groupe pilote avec l’assemblée générale a voulu sortir des publics « convaincus » habituels pour créer une structure professionnelle capable de s’ouvrir vers un plus large panel de producteurs et de consommateurs, dans une région rurale comme le Condroz. Cocoricoop, c’est une structure de commercialisation qui veut créer de l’emploi et faciliter la distribution à un prix juste de produits de grande qualité sur le territoire. Mais c’est bien plus que cela puisque nous souhaitons fédérer une communauté de citoyens, producteurs et consommateurs, pour créer une véritable alternative à la grande distribution tout en soutenant le développement de l’agriculture paysanne et les petites entreprises artisanales. Dans cette aventure collective à grande échelle, il nous a paru essentiel d’être le plus inclusif possible dès le départ tant pour des exploitations conventionnelles en phase (ou en hésitation) de conversion au bio que pour des consommateurs qui n’exigent pas que du bio dans leur assiette. D’autre part, nous souhaitions ouvrir la gamme des produits disponibles qui n’ont pas  la certification bio comme les bocaux, les bières, le cidre, certains cafés et fromages,… Pour ces raisons et pour la dimension économique du projet, nous avons donc opté pour ce choix d’inclure les deux types de productions. Nous sommes bien conscients des limites de ce choix et ne voulons pas nécessairement cautionner l’emploi de produits chimiques dans les cultures aussi locales qu’elles soient. Nous construisons pas à pas un esprit collaboratif et transparent au travers des réunions et des visites avec les producteurs, en communiquant et en dialoguant au maximum… Enfin, chaque producteur qui a rejoint Cocoricoop doit respecter le cahier d’engagement dont un des points est de tendre à cette qualité « bio ». Sur l’e-shop, chaque utilisateur peut voir si un produit  est certifié bio ou non, et également découvrir le mode de production plus détaillé de chacun de nos producteurs sur notre site. Le circuit-court ce n’est pas qu’une manière de manger « local » et d’ainsi réduire l’empreinte carbone de sa consommation… c’est en limitant les intermédiaires que nous pouvons connaître chaque producteur qui se cache derrière le produit consommé. Du circuit-court demande donc une certaine prise de conscience, une démarche de curiosité pour apprendre à mieux connaître les passionnés qui produisent notre alimentation et ainsi comprendre leurs réalité, joies et difficultés.
Facebook