Elle a démarré de zéro, vraiment de zéro. Il y a dix ans, alors qu’elle était ergothérapeute à Flémalle, si on avait dit à Françoise Demande qu’un jour elle évoluerait parmi des taureaux bien plus imposants qu’elle, elle ne l’aurait pas cru. Mais quand elle a rencontré son mari, l’envie d’un projet commun lui a fait pousser des ailes. Et pourquoi pas une ferme ? « J’ai commencé à suivre les cours théoriques pour être agricultrice et obtenir une aide à l’installation.
Pour moi, c’était extraordinaire, je n’avais jamais vu un vélage ! » Après avoir loué une étable pour commencer, en 2013, Françoise et Michel ont construit leur propre infrastructure, en y adjoignant un poulailler, puis deux. Puis encore une étable supplémentaire à Hogne.
Aujourd’hui, la ferme permet de faire vivre un temps plein, avec une quinzaine de taureaux qui partent à l’abattage chaque année, ainsi que deux fois 4300 poulets. Assise dans la paille fraîche de son poulailler vide à Sinsin, elle explique : « Là nous sommes en vide sanitaire, entre deux élevages. On compte trois mois pour engraisser un poulet, c’est une croissance lente, en sachant que dans l’industrie on met 40 jours. » Cette nouvelle carrière lui plait, sans aucun doute. « J’aime la vie d’indépendant, j’aime travailler selon les besoins et non selon des horaires pré-définis. » Entre les poulets et les bovins, elle dit ne pas avoir de préférence, même si elle admet que les vaches sont attachantes, car elles demandent énormément de temps et d’attention.